L’ostéopathie est une thérapie complémentaire quasi exclusivement manuelle.
C’est à dire que l’ostéopathe n’a recours qu’à ses mains dans ses traitements.
Pour ce faire, l’ostéopathe dispose d’un grand nombre de tests
et de multiples techniques qui lui permettent de s’adapter au mieux à chaque patient.
LE DIAGNOSTIC
OSTÉOPATHIQUE
Le diagnostic ostéopathique
La démarche ostéopathique n’est jamais l’application de protocoles pré-établis.
Un bon ostéopathe effectue un diagnostic de chaque patient pour déterminer le traitement le mieux adapté.
C’est la raison pour laquelle, une grande partie de la consultation est consacrée au questionnement et à l’examen physique du patient.
Ne soyez pas étonné si votre praticien vous pose des questions qui vous semblent éloignées de votre problème, ou s’il va regarder, toucher, mobiliser des régions de votre corps qui ne vous font pas mal.
Pour comprendre votre trouble fonctionnel et le relier aux structures en dysfonctionnement, l’ostéopathe a besoin de faire :
- Un diagnostic palpatoire pour analyser les mouvements de vos articulations, la souplesse de vos tissus…
- Un diagnostic « étiopathique », qui consiste à relier vos symptômes et les restrictions de mobilité qu’il a mis en évidence, afin de déterminer la cause de votre problème.
- Un diagnostic d’exclusion (éliminer les éléments sans rapport avec le diagnostic) pour mettre en évidence d’éventuelles pathologies organiques qui nécessitent alors en priorité, un avis et parfois une intervention médicale ou chirurgicale, d’où l’impératif lien étroit entre l’ostéopathe et le médecin.
Ce n’est qu’à l’issue de cette démarche que l’ostéopathe pourra entreprendre un traitement.
Le traitement ostéopathique
L’ajustement de l’individu à son environnement représente le principe de traitement ostéopathiques, c’est pourquoi nous parlons de “normalisation”.
Il est de quatre ordres, bien qu’un seul soit réellement connu du public.
Il répond à des indications et présente des contre indications.
- L’ajustement physique, structurel ou fonctionnel
- l’ajustement nutritif
- l’ajustement environnemental
- l’ajustement somato-émotionnel
Les ajustements ou normalisations
structurelles et fonctionnelles
Il concerne toutes les structures musculo-squelettiques, et les enveloppes des muscles ou des organes contenus dans les cavités du corps : crâne, thorax et abdomen. Il consiste en une articulation de la charpente osseuse et une mobilisation des tissus qui enveloppent les muscles et les organes. Il permet de diminuer et rééquilibrer les tensions de ces structures et de favoriser les échanges des liquides qu’elles contiennent : sang, lymphe, liquide céphalo-rachidien…
Les techniques employées sont les mobilisations et les manipulations. Elles sont toutes les deux effectuées uniquement à l’aide des mains. Elles se différencient par l’amplitude et la vitesse de leur mouvement. Les mobilisations utilisées dans les techniques “fonctionnelles”se caractérisent par leur grande amplitude de mouvement et leur faible vitesse d’exécution.
A l’inverse, les manipulations dites “structurelles”sont de très petite amplitude et effectuées très rapidement. On parle de techniques à haute vélocité et faible amplitude dans le jargon ostéopathie (HVLA en Américain) . Comme elles ne poursuivent pas le même objectif, un bon ostéopathe doit être capable de les réaliser toutes les deux et de déterminer quand l’une ou l’autre est le mieux adaptée.
Sur le plan technique, les deux peuvent être réalisées en s’opposant au sens de restriction de mobilité : on parle alors de techniques directes (plutôt structurelles) ou en accompagnant le sens du plus grand mouvement en allant dans la facilité: on parle alors de techniques indirectes (techniques plutôt fonctionnelles). Dans tous les cas, la force n’est jamais utilisée!
La liste ci-dessous n’est pas exhaustive mais présente néanmoins la quasi totalité des techniques employées :
- Techniques à haute vélocité et faible amplitude
- Techniques à faible vélocité et grande amplitude
- Techniques d’oscillation
- Techniques de mise en tension tissulaire
- Techniques d’équilibration des tensions tissulaires
- Techniques d’énergie musculaire
- Techniques d’écoute des mouvements involontaires
Ces techniques sont régulièrement utilisées pour les membres supérieurs et inférieurs, les vertèbres cervicales, thoraciques et lombaires. Ces techniques sont réalisées uniquement s’il n’y a pas de contre-indications et avec l’accord du patient.
AJUSTEMENTS NUTRITIFS,
ENVIRONNEMENTAUX
ET SOMATO-EMOTIONNELS
Les ajustements nutritifs, environnementaux et somato-émotionnels
- L’AJUSTEMENT NUTRITIF
Des substances nutritives mal assimilées par l’organisme ou toxiques provoquent une perturbation de sa physiologie.
Sans se substituer aux nutritionnistes, l’ajustement nutritif ostéopathique consiste à proposer une correction des défauts alimentaires :
- soit une diminution des aliments à fort pouvoir toxinique,
- soit une complémentation des apports en cas de carence.
- L’AJUSTEMENT ENVIRONNEMENTAL
L’hygiène de vie revêt un caractère important en ostéopathie.
Si l’hygiène a considérablement progressée depuis l’époque des initiateurs de l’ostéopathie, notre mode de vie moderne offre son cortège de maux, aux rangs desquels le stress occupe une place prépondérante. Des chocs émotionnels, des situations stressantes prolongées ou des conditions écologiques défavorables sont susceptibles de perturber la physiologie de l’organisme.
Le trouble fonctionnel qui en découlera n’aura pas alors, une origine uniquement mécanique.
- L’AJUSTEMENT SOMATO-EMOTIONNEL
Notre corps possède une mémoire et cette mémoire interagit avec notre corps, notre soma!
L’inter-action bidirectionnelle entre le corps et les émotions est constante et induit des effets susceptibles d’agir sur notre physiologie en la perturbant.
Certains auteurs ont également mis en avant les désordres d’ordre émotionnel trans-générationnels, vécus par nos ascendants plus ou moins lointains et susceptible d’avoir un effet direct sur notre physiologie!
TECHNIQUES CRÂNIENNES
Techniques crâniennes
“Cranio-sacral therapy”
L’ostéopathie est une thérapie unique de par son approche crânienne ou plutôt crânio-sacrée notamment, qui reste sa spécificité, et qui lui permet savoir une approche unique de certains problèmes.
- En effet, aucune autre thérapie n’accorde une telle importance au crâne et aux structures qui le composent. Mais plus encore que la boîte crânienne, ce sont les mouvements du système crânio-sacré dans son ensemble qui intéressent les ostéopathes.
- L’ostéopathie crânio-sacrée tient compte du dynamisme d’un mécanisme baptisé MRP (pour mécanisme respiratoire primaire) et qui est essentiel au fonctionnement du corps humain.
- L’ostéopathie crânienne est particulièrement intéressante dans la mesure où elle est d’une extrême douceur, d’une efficacité remarquable et d’une totale innocuité quand elle est bien appliquée.
- En effet, puisque l’ostéopathe travaille pour libérer une physiologie et pas pour lutter contre une maladie, le travail crânio-sacré a pour but encore une fois de rééquilibrer les tissus crâniens (os, membranes dure-aériennes, liquides.. ) de ses tensions (physiques ou émotionnelles). C’est un des points essentiels de l’ostéopathie crânienne ou générale d’ailleurs.
Depuis W.G. Sutherland (1873-1954), véritable créateur ou plutôt précurseur du concept crânio-sacré, ces techniques ont évoluées.
De nombreux ostéopathes ont travaillé sur ce sujet, avec, toujours un jugement critique et moqueur des médecines conventionnelles qui savent tout et maîtrisent tout parfaitement comme on le voit tous les jours.
Malgré ces embûches, obstacles et dénigrements constants, l’ostéopathie crânienne s’est fait sa place dans le champs d’application de l’ostéopathie et y acquiert, jour après jours, ses lettres de noblesses, au point de voir le concept utilisé à des fins mercantiles par les inévitables “marchands du temple” qui y voient une source de profit facile.
Il faut lutter contre ces pratiques et garder tout son sens à l’ostéopathie qui est de traiter, d’aider, de soulager les patients, en s’éloignant toujours de toute rentabilité bassement commerciale.
TECHNIQUES VISCÉRALES
Techniques viscérales
Les techniques viscérales, comme toutes les techniques ostéopathiques servent à restaurer la mobilité des tissus, à permettre une fonction libre optimisant la santé de l’organe ou du groupe d’organe traités.
L’approche est fonctionnelle, extrêmement rarement structurelle, donc douce et toujours indolore.
Les normalisations suivent plus que jamais les principes d’autocorrection des tissus en recherchant le “Still Point”, c’est à dire le point d’équilibre de toutes les tensions qui, une fois obtenu, permet le processus d’autocorrection, de normalisation tissulaire de s’effectuer.
TECHNIQUES AXÉES SUR LES FASCIAE
Techniques axées sur les fasciae
Tous les thérapeutes travaillent sur les fasciae, les kinésithérapeutes, les ostéopathes, les fascia-thérapeutes, mais aussi les esthéticiennes, les masseuses, les coiffeurs, (les péripatéticiennes… et oui) et plus important et de façon plus précoce dans la vie, les Mamans sur leurs bébés. Comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous travaillons sur les fasciae, souvent sans le savoir.
Mais, qu’est ce que c’est un fascia ?
Un fascia est une membrane fibreuse qui recouvre ou enveloppe une structure anatomique. C’est un tissu conjonctif dense, très riche en fibres de collagène, qui constitue une enveloppe pour la plupart des structures anatomique.
Les fascias sont reliés entre eux et forment un réseau complexe reliant le sommet du crâne au bout des orteils, de la superficie à la profondeur.
Ils sont connus pour être des structures passives de transmission des contraintes générées par l’activité musculaire ou des forces extérieurs au corps.
Cependant, des recherches récentes montrent qu’ils sont également capables de se contracter et d’avoir une influence sur la dynamique musculaire.
Les fascias sont différents des aponévroses (lames fibreuses appartenant en propre à un muscle dont elles constituent en quelque sorte un revêtement).
De manière très générale, le terme fascia désigne donc un tissu conjonctif, un tissu de soutien relativement solide et plus ou moins fibreux, dont le rôle consiste à protéger les organes qu’il entoure. Ce tissu conjonctif est présent partout dans le corps humain : c’est le plus abondant et le plus répandu des tissus, et dans presque tous les organes, à part certains comme à l’intérieur du cerveau.
Son rôle de protection, de séparation, de lame porte vaisseaux est connu mais son rôle de communicant est moins connu.
En anglais on parle d’ailleurs de « connective tissu », terme plus évocateur de ce que sont effectivement les fascias.
Une petite vidéo sur Youtube permet de bien voir et comprendre ce tissu fondamental.
Cf. Promenade sous la peau Dr J C GUIMBERTEAU
TECHNIQUES ARTICULAIRES
ET MUSCULO-APONÉVROTIQUES
Techniques articulaires et
musculo-aponévrotiques
Ce sont des techniques basées sur les articulations, les muscles et les aponévroses. Pour rappel une aponévrose est une structure fibreuse entourant un ou plusieurs muscles.
Les corrections articulaires sont probablement les corrections les plus connues et les plus commentées. Pour rappel, une normalisation articulaire n’est EN AUCUN CAS, une réduction de luxation, même légère, pas plus qu’une “remise en place” d’un os par rapport à un autre os! Une normalisation articulaire consiste à redonner une homogénéité dans les rapports tissulaires d’un élément par rapport à un autre élément en ne se basant que sur la qualité tissulaire, jamais sur la quantité:
Au niveau musculaire et aponévrotique, l’ostéopathe utilise la contraction musculaire, les étirements mais aussi des pressions qui vont avoir un effet de relâchement, de détente propice à la normalisation de l’ensemble de la zone traitée.
En règle générale, le muscle et son cortège d’adaptation physiologiques sont plutôt adaptatifs qu’à l’origine du trouble ostéopathique.
Les muscles sont souvent responsables de douleurs locales mais aussi à distance. De plus ils sont toujours incriminés dans les blocages tels que les torticolis et lumbagos.
Ce sont des éléments sur lesquels les kinésithérapeutes travaillent volontiers manuellement, de façon gymnique et en physiothérapie.
En général, comme je le disais plus haut, hormis les problèmes musculaires et aponévrotiques traumatiques (rupture, déchirures) qui relèvent plus de la médecine en traumatologie, les muscles et leurs annexes (tendons et aponévroses) sont plutôt adaptatifs et nécessitent un traitement (physio, kiné, médicamenteux) de concert avec le traitement ostéopathiques pour une plus grande efficacité.