Historique de l’Ostéopathie en France
En France, l’ostéopathie semble avoir été introduite par les Docteurs MOUTIN et MANN qui publièrent en 1913 un livre intitulé « Manuel d’Ostéopathie pratique » rédigé d’après STILL et son élève RIGGS. Ce manuel n’eut que peu de retentissement et le développement de cette nouvelle discipline fut d’abord confidentiel.
Après un oubli suite à la première guerre mondiale, un autre médecin, le docteur LAVEZZARI, formé par le Docteur GAIR, ostéopathe américain, élève du Docteur A.T STILL essaye de relancer l’ostéopathie en 1925, mais sans grand succès. Ce n’est qu’avec Paul GENY, kinésithérapeute de formation, qu’elle connaît sa première expansion.
1946 :
Les professions médicales et paramédicales sont légalisées et les Diplômes d’Etat organisés.
1949 :
Le docteur LAVEZZARI essaye de réintroduire l’ostéopathie en France par son livre
« Une nouvelle Méthode Clinique et Thérapeutique : l’Ostéopathie ».
1950 :
Le français Paul GENY formé à la Bristish School of Osteopathy de Londres (B.S.O. fondée par J.M LITTLEJOHN en 1915) par J. WERNHAM, D. BROOKES,
T.DUMMER entre autres, ose créer ouvertement l’Ecole Française d’Ostéopathie (E.F.O.) à Paris, qui est la première école en France. Cet enseignement est privé et réservé aux médecins et kinésithérapeutes. Des anglais comme DUMMER et HALL viennent y enseigner leur savoir.
1952 :
Poursuivant son idée, le Docteur LAVEZZARI, établi à Nice, crée la Société Française d’Ostéopathie (S.F.O.) et donne le 7 novembre 1952 une conférence intitulée : « La lésion ostéopathique, mythe ou réalité ? ». La S.F.O. a pour but : « de grouper les médecins désireux d’étudier l’ostéopathie d’une façon scientifique en s’entourant des garanties nécessaires. Plus que jamais, nous pensons que l’ostéopathie mérite l’attention du corps médical et qu’elle ne doit être pratiquée que par des médecins spécialisés. »1
1953 :
Création du Syndicat National des Médecins Ostéothérapeutes Français (S.N.M.O.F.) qui changera de nom pour devenir à l’heure actuelle: Syndicat de Médecine Manuelle – Ostéopathie de France (S.M.M.O.F). Ce syndicat a, entre autres pour but, la défense contre toute forme d’exercice illégal de la Médecine, en particulier contre la pratique des manipulations articulaires par des non-médecins
1959 :
Le Docteur de SAMBUCY qui a écrit le livre « Défendez vos vertèbres » enseigne les manipulations dans son école de kinésithérapie.
1 R.PERRONNEAUD FERRE Les Dossiers de l’U.F.O.F. – septembre 1994
Création du Syndicat National des Ostéopathes (S.N.O.) par Paul GENY, kinésithérapeute à Paris, où ont lieu les réunions syndicales des Masseurs kinésithérapeutes. Les manipulations sont enseignées par des professeurs venant de Grande-Bretagne et notamment Monsieur Thomas DUMMER.
Sont formés à cette époque Messieurs R.PERRONNEAUD-FERRE, B.BARRILLON, F.PEYRALADE et R.QUEGUINER.
Création de l’Association Ostéopathique Internationale par Messieurs TREDANIEL (qui en sera le président), MALOD, AEMMER, GERLAT, PHILIPPE, BRUNEL et QUID’BEUF. Monsieur PERRONNEAUD-FERRE sera admis peu de temps après. L’association voit ses huit membres (six français, deux suisses) se réunir quatre fois par an dans une ville différente chaque trimestre. Denis BROOKES sujet anglais qui connaît les ostéopathes américains (MAGOUN, SCHOOLEY, FRYMANN, BECKER) arrive dans le groupe et enseigne ses connaissances ostéopathiques.
1960 :
Face au succès rencontré par l’ostéopathie auprès des kinésithérapeutes, l’ordre des médecins, à l’instigation du Syndicat National des Médecins Ostéothérapeutes Français, incite les pouvoirs publics à fermer l’Ecole Française d’Ostéopathie (E.F.O.) et à interdire aux non-médecins l’enseignement de l’ostéopathie en France.
Le décret ministériel du 4 juillet 1960 sanctionne expressément « l’utilisation par tout masseur-kinésithérapeute, gymnaste médical ou masseur, de qualificatifs qui ne seraient pas reconnus ou qui ne lui auraient pas été attribués conformément aux dispositions réglementaires en vigueur. »
1962 :
S’en est suivi l’article 2 de l’arrêté ministériel du 6 janvier 1962 (relevant de l’article L- 372 du code de la santé publique) qui précise que :
Chapitre III – Historique de l’Ostéopathie en France
« toute mobilisation forcée des articulations et toutes réductions de déplacements osseux ainsi que toutes manipulations vertébrales et d’une façon générale, tous les traitements dits d’ostéopathie, de spondylothérapie (ou vertébrothérapie) et de chiropraxie, ne peuvent être pratiqués que par des docteurs en médecine ».
1964 :
Harold MAGOUN, Viola FRYMANN et Thomas SCHOOLEY (tous ostéopathes américains) se rendent à Paris pour le premier séminaire d’ostéopathie crânienne en Europe.
1965 :
Malgré la fermeture de l’École Française d’Ostéopathie, la structure mise en place par Paul GENY ne cessa pas d’exister pour autant. Elle est transférée en Angleterre à Londres, dans un premier temps, dans les locaux du British London College of Naturopathy and Osteopathy (B.L.C.N.O.).
En juin 1965, Denis BROOKES fait venir Viola FRYMANN en Suisse près de Lausanne au sein de l’Association Ostéopathique Internationale pour enseigner ses connaissances sur l’ostéopathie crânienne. Quittant la confédération helvétique, Denis BROOKES et Viola FRYMANN s’arrêtent à Paris où ils rencontrent, entre autres, Messieurs René QUEGUINER, Francis PEYRALADE et Bernard BARILLON. C’est pour eux le début d’une longue coopération qui permettra à Bernard BARILLON de compléter ses connaissances, aux Etats Unis chez Harold MAGOUN.
L’Association Ostéopathique Internationale (A.O.I.) s’est enrichie d’un nouveau membre André BOUCHET, chiropracteur comme Christian TREDANIEL mais tous étant kinésithérapeutes de leurs états et exerçant en cabinet libéral sous cette couverture. Au cours d’une des rencontres trimestrielles à Nice, il est envisagé de passer à un stade supérieur, c’est à dire l’enseignement. Chaque membre de l’A.O.I. se dit prêt à
transmettre ses connaissances mais la situation en France est délicate. Paul GENY a des problèmes avec l’ordre des médecins qui le traduit en justice et le Syndicat National des Ostéopathes (S.N.O.) se met en veilleuse. La Suisse est alors choisie comme lieu d’enseignement puisque messieurs AEMMER et PHILIPPE en sont sujets, y résident et y exercent.
1966 :
C’est donc à Genève en 1966 que naît le Collège Ostéopathique Européen (C.O.E.),
avec des séminaires d’enseignement d’une semaine répartis sur 3 ans. La première promotion du C.O.E. comporte 7 élèves.
Christian TREDANIEL pense que le terme « ostéopathie » est inadapté puisque cette médecine n’est pas une thérapie des « maladies des os » ; après moult cogitations naît le terme « ETIOPATHIE » plus juste étymologiquement et ne figurant pas dans l’article 2 de l’arrêté ministériel du 6 janvier 1962.
De ce fait le Collège Ostéopathique Européen (C.O.E.) devient le Collège d’Étiopathie Européen (C.E.E.) et l’Association Ostéopathique Internationale (A.O.I.) devient l’Institut International d’Étiopathie (I.I.E.).
1969 :
F.PEYRALADE et R.QUEGUINER fondent une association à but non lucratif, l’A.E.R.T.K. (Association d’Enseignement et de Recherche), afin d’y donner un enseignement pratique et théorique, directement nourri aux sources, avec l’aval d’Harold MAGOUN (parmi ces stagiaires figurent J.BERGER et L.ISSARTEL).
La Manual Therapy Association (M.T.A.) est crée par Robert BENICHOU et Marc BOZZETTO, avec entre autre comme enseignant Denis BROOKES.
Chapitre III – Historique de l’Ostéopathie en France
1971 :
Afin de conserver son éthique purement ostéopathique, l’École Française d’Ostéopathie (E.F.O.), crée par Paul GENY, qui avait été transférée à Londres, fusionne avec l’Institut Ostéopathique de Techniques Appliquées, dirigé par J. WERNHAM et se fixe à Maidstone pour devenir l’Ecole Européenne d’Ostéopathie (E.E.O.). Cette dernière est ouverte aux kinésithérapeutes français qui vont y découvrir et y apprendre, à temps partiel, l’ostéopathie.
1972 :
Les premiers diplômés du C.O.E. devenu C.E.E., à l’issue des trois années prévues, sont au nombre de trois et se voient décerner le diplôme d’étiopathe ; parmi eux Robert CHARANCON et Jean-Paul KRIMM.
1973 :
Les promotions suivantes, à Genève, verront passer, entre autres, des élèves qui s’illustreront plus tard dans le monde de l’ostéopathie : Raymond RICHARD, Jean PEYRIERE, Maurice ANGELE, Jean Paul SAUTHIER, François CORFU ….D’autres resteront fidèles à l’étiopathie.
Robert CHARANCON, premier diplômé de Genève était jusqu’alors enseignant à l’école de kinésithérapie du Docteur De SAMBUCY à Paris. Régis GODEFROY est diplômé de cette même école. Ils créent ensemble l’Association de Thérapie Manuelle (A.T.M.) le 23 mai 1973 avec comme but de favoriser les rencontres entre les thérapeutes manuels en vue de la recherche et de l’étude des applications scientifiques de la thérapie manuelle, en suscitant les liens d’amitié entre ses membres.
Le 3 mars à Villeurbanne, les premiers diplômés de Maidstone (E.E.O.) s’organisent en une association : l’Association Française de Défense de l’Ostéopathie (A.F.D.O.)
sous la direction de Paul CHAUFFOUR, avec comme objectif principal la réglementation officielle de la profession en France.
1974 :
Le 28 novembre, André BRUNEL, co-fondateur du Collège de Genève (C.E.E.) démissionne de ses fonctions ; il en est de même pour Messieurs PERRONNEAUD- FERRE et GERLAT. André BRUNEL s’associe à Yves LIGNON et ensemble, ils déclarent à la préfecture de l’Hérault la naissance de l’Institut National du Collège d’Ostéopathie (I.N.C.O.) dont le siège se trouve à Sète.
Cet institut a pour but : – le regroupement des spécialistes en ostéopathie en vue de la recherche des
sciences et des techniques les meilleures dans un cadre et dans un concept
écologique et naturopathique. – la promotion de leur application – le désir d’œuvrer utilement pour la santé publique et de susciter des liens d’amitié
et d’entraide entre les membres, le tout dans l’esprit de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen d’Août 1789.
En fait dans la réalité, il sera surtout question du Collège National d’Ostéopathie (C.N.O.).
1975 :
À Ecully (69), dans les locaux du centre de rencontre de Valpré est créé le Centre d’Etude et d’Application des Techniques Complémentaires (C.E.A.T.C.). Le corps enseignant comprend: Raymond RICHARD, Robert PERRONNEAUD- FERRE et Robert COURBON (acupuncteur). Dans les mois qui suivent arrivent : Jean PEYRIERE, Maurice ANGELE, Jean Paul SAUTHIER, Jean Paul KRIMM et Denis BROOKES.
Le 30 juin 1975, l’Association de Thérapie Manuelle (A.T.M.) créée par R.CHARANCON et R.GODEFROY change son titre et devient l’Institut National de Thérapie Manuelle (I.N.T.M.), le siège restant au 18, rue de Liège à Paris. D’après R.PERRONNEAUD-FERRE, c’est surtout le Collège Français d’Ostéopathie (C.F.O.) dont on entend parler.
À la rentrée scolaire de 1975, le C.N.O. (Collège National d’Ostéopathie = I.N.C.O.) avec A.BRUNEL et Y.LIGNON, et le C.F.O. (Collège Français d’ostéopathie = I.N.T.M.) avec R.GODEFROY, J.JOSSE, J.C LEBERTRE, décident de se rassembler avec deux lieux d’enseignement : Sète et Paris.
La séparation entre R.GODEFROY et R.CHARANCON est consommée, ce dernier continue son action sur Valence sous l’appellation d’étiothérapie.
1976 :
Le 10 avril 1976, création de la Fédération Française d’Ostéopathie (F.F.O.) dont le siège est à Montpellier et qui a pour but de réunir les organismes défendant l’ostéopathie et autres thérapies manuelles, à savoir le C.N.O. (Collège National d’Ostéopathie) et le C.F.O. (Collège Français d’Ostéopathie).
Le but est de lier leurs efforts pour la recherche des sciences et des techniques les meilleures pour promouvoir leurs applications et œuvrer utilement pour la santé publique.
1977 :
Le 9 mai est créé l’Association de Thérapie Manuelle (A.T.M.) qui regroupe les élèves des collèges d’ostéopathie C.F.O. et C.N.O. et les professionnels issus des deux collèges. Les fondateurs de cette association sont : P.ALFIERI, P.GLAENZER, G.GOURNAY, D.LAUFFER, D.LEBERT, J.WEISCHENK.
C’est cette année là que R.GODEFROY étend l’enseignement à la Belgique, que le centre de Sète est transféré à la Grande Motte alors que les cours parisiens ont lieu à Dourdan.
En juin, les premiers diplômés à Dourdan ont pour nom BARDOT, GUILLARD, THEUILLIER et FAUGOIN.
1978 :
Grâce à l’intervention de Denis BROOKES, le C.E.A.T.C. (Centre d’Étude et d’Application des Techniques Complémentaires) entre en contact avec Quentin SKINNER, président du Registre des Ostéopathes de Nouvelle Zélande. Le C.E.A.T.C. se transforme en Collège Européen d’Ostéopathie (C.E.O.). Pour marquer sa détermination le C.E.O. affrète un avion et transporte ses élèves de 1ère, 2ème et 3ème années chez Denis BROOKES pour une semaine de travail et d’examen avec des ostéopathes anglais (dont J.O GOODMAN, directeur d’un collège à Londres auxquels s’est joint Evan LALLEMAN ostéopathe et directeur d’un collège d’ostéopathie en Australie).
Tous ces échanges et rencontres permettent l’admission de R.RICHARD, J.PEYRIÈRE, R.PERRONNEAUD-FERRE et plus tard M.ANGELE et J.P KRIMM au registre des ostéopathes de Nouvelle-Zélande.
A cette époque, sous l’initiative de R.GODEGROY et R. PERRONNEAUD-FERRE, d’autres contacts s’établissent avec des ostéopathes étrangers et notamment le Docteur J. Léonard AZNEER, président du collège de médecine ostéopathique et de chirurgie de Des Moines dans l’Iowa (U.S.A.) et Gérald OSBORN, D.O enseignant au Darwin Collège à Cambridge (G.B.)
Francis PEYRALADE et René QUEGUINER créent la Société d’Enseignement d’Études et de Recherches des Techniques Ostéopathiques (S.E.R.E.T.O.). Un enseignement de pointe en ostéopathie crânienne y est dispensé, formant des praticiens de haute technicité crânienne dont certains comme Lionelle ISSARTEL, Pierre HAMOND, Pierre TRICOT ou Roger CAPOROSSI.
L’A.F.D.O. organise le premier congrès Européen des ostéopathes à Paris au mois de novembre.
1979 :
R.RICHARD publie son premier livre d’ostéopathie. Le C.E.O. de Lyon diplôme ses premiers élèves (dont V.BENEDETTO, S.MEALLET, J.P SAUTHIER…) devant un jury international dans lequel étaient présents: O.SKINNER (Nouvelle-Zélande), J.O GOODMAN (G.B.) et E.LALLEMAN (Australie).
Le C.E.O. change de nom et devient Andrew Taylor Still Academy (A.T.S.A.).
Le 29 juin, à l’instigation de l’A.T.S.A. une réunion importante (l’avenir le montrera) a lieu à Paris avec pour participants :
– P.CHAUFFOUR, A.M GIRAUX, R. PATUREL, M.P SAINTE-ROSE pour l’A.F.D.O.
– R.GODEFROY, J.JOSSE pour le C.F.O., le C.N.O. et la F.F.O. – A.BENICHOU, M.BOZZETTO, N.SERGUEEF pour la M.T.A. (Manual
Therapy Association) – M.ANGELE (venu compléter le corps enseignant de l’A.T.S.A.)
R.PERRONNEAUD-FERRE, J.PEYRIERE, S.MEALLET, R.RICHARD, pour l’A.T.S.A. et l’International Council of Osteopaths (dernière création de R.RICHARD).
Le but de cette réunion est la mise en place d’une organisation destinée à uniformiser l’enseignement ostéopathique.
Le rôle défini de cette organisation est : – entretenir des relations internationales – créer le dialogue avec les pouvoirs publics – entretenir des rapports avec les médias – mobiliser les élus du peuple à chaque consultation électorale – mise au point d’un système de défense relatif à l’usage illégal de la médecine – uniformisation de l’enseignement des formations représentées. – créer un jury international et un diplôme unique.
R.GODEFROY adopte pour son école (C.F.O.) le sigle de Institut William Garner Sutherland : I.W.G.S., en fusionnant le centre du sud de la France et celui de Dourdan. Création de la S.C.R.C. sorte de holding regroupant I.W.G.S. et A.T.S.A. dont le directeur rémunéré est R.RICHARD.
Une correspondance internationale importante est conçue en vue du prochain et 1er jury international commun.
À l’automne 79, R.RICHARD quitte l’A.T.S.A. Ses parts sociales de la société sont rachetées par J.PEYRIERE, M.ANGELE, J.M.SAUTHIER, V.BENEDETTO et R.PERRONNEAUD-FERRE.
1980 :
En janvier, R.GODEFROY connaît ses premiers démêlés avec la justice pour enseignement illégal avec BRUNEL, LIGNON, JOSSE, LEBERTRE, BARILLON, FAUGOIN et le Docteur BILLAND. Le tribunal de grande instance de Montpellier prononce finalement un « non lieu ».
R.GODEFROY, J.JOSSE et Y.LIGNON sont admis au Registre des Ostéopathes de Nouvelle-Zélande.
Le premier jury international commun à lieu à Dourdan les 16,17 et 18 juin 1980. Il est composé, pour les étrangers de messieurs SKINNER, HARRIS, GOODMAN, CORFU; pour les Français de: ANGELE, BARILLON, BRUNEL, GODEFROY, JOSSE, KRIMM, LAVIGNE, LEBERTRE, LIGNON, PERRONNEAUD-FERRE, PEYRIERE. Messieurs LALLEMAN (Australie) et AZNEER (USA) n’ont pas accepté l’invitation.
La présidence de la F.F.O. (Fédération Française d’Ostéopathie) est assurée par André BRUNEL.
Les 28 et 29 juin, à Bruxelles, se déroule le 2ème congrès Européen des ostéopathes, dont le but est de créer des relations internationales entre ostéopathes ainsi que des relations avec les politiques.
Denis BROOKES arrête son enseignement à l’A.T.S.A. et est remplacé pendant un temps par Manu SHAW (GB).
Marc BOZZETTO, qui s’est séparé de R.BENICHOU, crée le collège ostéopathique ATMAN.
1981 :
En janvier, la S.C.R.C. regroupant I.W.G.S. et A.T.S.A. dépose le bilan ; ce qui devait être effectué par ce holding le sera désormais par la F.F.O.
L’A.T.M. (Association de Thérapie Manuelle) se montre très active. C’est au cours de l’assemblée générale du 7 mars que les élèves soulignent qu’ils veulent une indépendance totale et estiment être un syndicat des collèges. Bernard BARILLON exprime sa crainte de voir l’A.T.M. devenir un organisme de défense des « kinés ostéo ». Il est évoqué également le problème de la T.V.A. instaurée depuis peu pour les professions médicales non légalisées. Certains confrères décident le bras de fer avec l’administration fiscale et refusent d’y être assujettis. Le combat mené par Jean PEYRIERE va durer plusieurs années.
La nécessité d’un registre français se fait de plus en plus sentir. La Nouvelle Zélande a le sien, tout comme la Grande Bretagne et les USA sous l’appellation d’American Ostéopathic Association.
Recevant l’assentiment des associés des deux collèges A.T.S.A. et I.W.G.S.,
R.PERRONNEAUD-FERRE rédige et dépose les statuts du Registre des Ostéopathes de France (R.O.F.) le 23 avril 1981 à la préfecture des Bouches du Rhône. Le R.O.F. vient de naître avec seulement quatre membres :
Président fondateur : Vice-président Secrétaire Trésorier
Les conditions d’acceptation sont :
R.PERRONNEAUD-FERRE : R.GODEFROY : J.PEYRIERE : J.JOSSE
– – –
être diplômés d’un des collèges agréés par le Registre avoir retiré son diplôme de masseur kinésithérapeute de la préfecture se déclarer ostéopathe auprès des organismes sociaux et du Trésor.
R.GODEFROY et J.JOSSE retirent leur diplôme de masseur-kinésithérapeute de la préfecture comme l’avaient fait deux ans auparavant R.PERRONNEAUD-FERRE et J.PEYRIERE. Ce 23 avril 1981 correspond à la naissance des ostéopathes français.
Quelques temps plus tard, sur l’instance de Robert PERRONNEAUD-FERRE ; Bernard BARILLON crée l’Académie d’Ostéopathie Crânienne (A.O.C.). Cette Académie est spécialisée dans la recherche et l’étude du concept crânien.
À l’occasion de la campagne pour l’élection présidentielle, la F.F.O., l’A.T.M. et le R.O.F. entreprennent une campagne nationale d’information auprès des députés et des maires. De nombreuses réponses sont reçues sans engagement précis, mais tout ce monde là est maintenant au courant de l’existence de l’ostéopathie, des ostéopathes non médecins et de leurs revendications.
R.PERRONNEAUD-FERRE est sous le coup d’une plainte pour exercice illégal de la médecine. Le 2 juin 1981, le tribunal le déclare coupable et le condamne à la peine de 2000 F d’amende avec sursis et à payer 1000 F à l’ordre des médecins. L’élection de François Mitterrand à la présidence de la république lui fait bénéficier de l’amnistie.
Du 18 au 21 juin, a lieu comme prévu, le jury international à Dourdan. Il est composé pour les étrangers de : J.L.AZNEER comme président et de J.HRUBY (USA) Q.SKINNER(Nouvelle Zélande)
J.COOPER et J.GOODMAN (GB) F.CORFU (Suisse) La présidence de la F.F.O. est assurée par Yves LIGNON depuis le départ d’André BRUNEL.
L’Institut National de Kinésithérapie (I.N.K.) tente par une campagne bien orchestrée de récupérer l’ostéopathie, laquelle « a été volée » (sic) aux kinésithérapeutes et leur revient de plein droit. Il n’y a pas d’aboutissement.
Au mois d’octobre, Robert PERRONNEAUD-FERRE et Catherine THEVENOT représentent la F.F.O., les collèges et le R.O.F. lors de l’inauguration officielle de l’University of Ostéopathic Medecine and Health Sciences à Des Moines (USA). C’est le début d’une longue série de voyages et de rencontres avec les collèges, écoles et universités américaines.
Le milieu ostéopathique français est représenté à l’inauguration officielle du collège de Miami (par R. PERRONNEAUD-FERRE) ainsi qu’à plusieurs conventions (réunions professionnelles annuelles de formation continue auxquelles les ostéopathes américains doivent assister sous peine de se voir suspendre leur licence de pratique).
C’est par ces rencontres que R.PERRONNEAUD-FERRE peut assurer chaque année la participation d’ostéopathes américains au jury international.
1982 :
Le 11 janvier, lors d’une séance de l’assemblée nationale, Monsieur Jean BEAUFORT « attire l’attention de Monsieur le ministre de la Santé sur la situation des ostéopathes qui exercent une technique de soins d’origine anglo-saxonne appliquée et enseignée de façon officielle dans de nombreux pays, notamment les pays de la C.E.E. ».
Le Ministre de la Santé précise que les techniques « d’ostéopathie » ne sont pas ignorées du système de soins français, enseignées notamment dans le cadre de C.E.S. de « rééducation et réadaptation fonctionnelle » et celui de rhumatologie. Elles sont utilisées pour le traitement de certaines affections. Mais il ne paraît pas, en tout état de cause, souhaitable que des titulaires de diplômes étrangers, ne correspondant pas à une formation complète de médecin, soient autorisés à exercer en France.
Le 17 mars R.GODEFROY, F.P.BERTHENET (A.F.D.O.) et B.LE BALCH (G.O.F.,Groupement Ostéopathique Français) sont reçus par le Docteur NIBOYER (homéopathe, acupuncteur, manipulateur et pharmacien) médecin de Gaston DEFERRE, chargé par François MITTERRAND d’une étude sur les médecines parallèles.
Le 17 mars au soir a lieu une réunion de laquelle il ressort : « les associations suivantes et réunies ce jour ont décidé »
– de mener une politique commune en ce qui concerne l’exercice professionnel de leurs membres sur le territoire national
– de se constituer dans les prochaines semaines en Fédération nationale. À cet effet, elles présenteront lors de la réunion du 14 avril 1982 des propositions et des statuts.
Ce protocole est signé par A.F.D.O., A.T.M., ATMAN, F.F.O. et le G.O.F.
C’est au mois d’avril 1982, que Marc BOZZETTO qui a créé ATMAN prend contact avec R.GODEFROY en lui faisant part de son souhait d’être admis au sein du Groupe I.W.G.S./A.T.S.A.
L’union prévue par le protocole du 17 mars n’aboutit malheureusement pas
Le 21 juin, la F.F.O. devient la Fédération des Ostéopathes de France (F.O.F.) avec l’admission de Marc BOZZETTO et de son école. Le siège est fixé à Vaucresson (92)
avec – – – –
Tout – – – –
comme bureau : Président : Vice-président : Secrétaire : Trésorier :
Marc BOZZETTO Robert PERRONNEAUD-FERRE Régis GODEFROY Jean PEYRIERE
de suite après a lieu le jury international avec comme représentant de l’étranger : AZNEER et WYATT (U.S.A.)
SKINNER (Nouvelle Zélande)
GOODMANN (G.B.)
CORFU (Suisse)
L’ostéopathie entre à l’Université de Bobigny sous l’impulsion du doyen le Docteur Pierre CORNILLOT qui fait appel à des ostéopathes non médecins (la plupart issue de Maidstone) pour venir enseigner l’ostéopathie réservée aux médecins, chirurgiens- dentistes et vétérinaires prétendant au D.U.M.E.N.A.T. (Diplôme Universitaire de Médecines Naturelles).
Voici un extrait de la déclaration faite par le Docteur P.CORNILLOT le 18 septembre 1982 sur les antennes de France Culture :
« Sur le problème des non-médecins, il faut être clair et précis et en même temps honnête. On ne peut pas et, à mon sens, quels que soient les aspects réglementaires qu’il peut y avoir, poser en principe que, parce que l’université crée un diplôme elle va s’ériger en censeur, en maître absolu de qui sait et qui ne sait pas, alors qu’il s’agit de pratiques qui éventuellement ont traversé les siècles dans des conditions particulièrement laborieuses et chaotiques. »
« Mais je dois dire qu’à priori, c’est aussi reconnaître qu’il y a des praticiens en médecine manuelle, en homéopathie, en acupuncture qui n’ont peut-être pas eu la chance d’avoir le doctorat en médecine mais qui sont quand même très efficaces. Et là, il faut être un petit peu honnête et intelligent ; je trouve qu’il est plus intéressant de demander à quelqu’un qui n’est pas médecin de venir expliquer comment il pratique un geste… ».
Tout ceci semble être à l’époque un grand pas en avant vers la reconnaissance de l’ostéopathie.
Le co-fondateur du R.O.F. Jean JOSSE disparaît tragiquement dans un accident de voiture.
1983 :
Sur l’initiative de parents d’enfants handicapés et d’ostéopathes, s’est ouvert à Grenoble le premier dispensaire ostéopathique en France. L’association Enfants Handicapés-Espoir Ostéopathique (E.H.E.O.) est créée ; elle permet, pour la première fois, un suivi ostéopathique bénévole dispensé par des professionnels à des enfants lourdement handicapés qui, financièrement, n’auraient peut-être pas pu bénéficier d’un tel suivi.
Faisant référence aux différentes lettres signées de la main de François MITTERRAND, notamment une où, candidat à la présidence, il disait qu’il faudrait envisager sérieusement la situation des thérapeutes non médecins, Marc BOZZETTO (président de la F.O.F.) écrit au Président de la République pour lui rappeler ses promesses.
Monsieur Pierre BAS, député, dépose sur le bureau de l’assemblée une proposition de loi relative à l’exercice de la profession d’ostéopathe (sous le n°1624) lors de la seconde session ordinaire de 1982-83. Son projet ne sera jamais examiné par l’Assemblée.
Le jury international de cette année les Américains. Sont présents :
J.COOPER T.CHILA
J.L AZNEER
R.BECKER J.HRUBY WY A TT T.SQUINNER J.GOODMANN CHRISTODOULARIS F.CORFU W.VANDENSCHRICK
atteint le sommet de sa gloire, par les relations avec
Président de The Cranial Academy Président de l’American Academy of Osteopathy Président de University of Osteopathic Medicine and Health Sciences D.O. D.O. D.O. Président du Registre de Nouvelle-Zélande Directeur d’un collège anglais Président du Registre de Grèce Président du Registre de Suisse Président de l’Association Belge des Ostéopathes
Création de la première année de temps plein au collège ATMAN. À l’époque, le collège fait figure d’exception et ne rencontre pas le soutien unanime de la profession pour l’organisation d’une formation à temps plein. Aujourd’hui de nombreux collèges proposent ce type d’enseignement.
C.DEFRANCE DE TERSANT, J.P GULIANI et B.MINODIER créent la Société Française d’Étude et de Recherches en Énergétique (S.F.E.R.E. ).
Décès de Denis BROOKES.
1984 :
Les 3 et 4 février se déroule la première Convention Nationale de la F.O.F. avec pour thème : le bilan politique, juridique et fiscal.
Bilan politique :
– Trois collèges (ATMAN, A.T.S.A., I.W.G.S.) regroupés au sein de la Fédération. – Deux autres collèges: – S.E.R.E.T.O./A.P.O. (Association des Praticiens en Ostéopathie créée par F.PEYRALADE) et I.P.C.O. (Institut des Praticiens en
Clinique Ostéopathique avec J.C.HERNIOU) sont en cours d’admission – Nombreux contacts avec le doyen le Docteur CORNILLOT
Bilan Juridique :
– Maître LANG, avocat de la fédération présente un bilan positif malgré les nombreux procès. D’après lui « ils servent notre cause en focalisant l’opinion publique sur l’inadéquation de la loi ».
– Signature par la F.O.F. d’un contrat avec l’U.A.P. garantissant la responsabilité civile et juridique de ses membres.
Bilan Fiscal :
La T.V.A. se trouve au centre du débat. Payer ou ne pas payer ? Jean PEYRIERE conduit le combat de ceux qui estiment ne pas devoir y être assujetti.
Chapitre III – Historique de l’Ostéopathie en France
Le 8 février une rencontre a lieu à l’Université de Bobigny, où il est longuement question de l’organisation de l’enseignement de l’ostéopathie. Le Doyen Pierre CORNILLOT dit que l’enseignement ne peut avoir lieu qu’en universités. Il se « fait fort » dit-il d’obtenir « le droit de continuer à exercer » pour tous les ostéopathes installés et pour les élèves en cours de formation mais les écoles devront disparaître. Régis GODEFROY est prêt au sabordage de l’I.W.G.S. pour sauver la reconnaissance des ostéopathes. Il n’est pas suivi par les autres directeurs d’écoles.
D’autres rencontres sont prévues pour ré aborder ce problème.
Du 9 au 11 mars a lieu le 1er congrès de Médecines Naturelles présidé par le Docteur CORNILLOT : Doyen de la Faculté de médecine de Bobigny.
Le 6 juin 1984 voit la création du Syndicat National des Médecins Ostéopathes (S.N.M.O.) qui, au terme de ses statuts, s’est fixé pour but la promotion de la médecine manuelle ostéopathique.
Les 11, 12 et 13 juillet a lieu le jury international à la Sorbonne.
Du 5 au 9 septembre a lieu à Bruxelles le 3ème Congrès Européen et le 1er Congrès International d’Ostéopathie.
1985 :
Messieurs BARRAL, DESCOTES, PRAT et TRIANA sont convoqués au Commissariat de Grenoble sur plainte de la D.D.A.S.S. de Grenoble pour exercice illégal de la médecine dans le dispensaire qu’ils ont créé afin de soigner gratuitement les enfants handicapés. Les parents de ces enfants regroupés au sein de l’association Enfants Handicapés – Espoir Ostéopathique (E.H.E.O.) entament une action auprès du Président de la République et du Ministre de la Santé.
Depuis, plusieurs associations de ce type ont vu le jour en France et rencontrent un vif succès.
R.PERRONNEAUD-FERRE en sa qualité de Président du R.O.F. adresse une lettre au Président de la République pour lui rappeler la situation des ostéopathes non médecins en France et ses « promesses » pré électorales. La réponse datée du 10 mai et signée « Ségolène ROYAL » mentionne que « des réflexions ont été engagées par Monsieur le Secrétaire d’État à la Santé sur la situation et le devenir des médecines parallèles. »
Le 20 mai, la F.O.F. prononce la radiation de l’association U.S.P.O. (Unité Scientifique des Praticiens en Ostéopathie) et le retrait d’accréditation du collège I.P.C.O.
Le 21 mai, le Syndicat National des Médecins Ostéopathes (S.N.M.O.) porte plainte contre R.PERRONNEAUD-FERRE pour exercice illégal de la médecine. Le procureur de la république ne donnera pas suite à cette plainte « pour la bonne raison que les faits ne constituent pas une infraction pénale. »
Le 3 juin 1985, le docteur Michel MAINGUY, président du Syndicat National des Médecins Ostéopathes (dont le secrétaire général est le docteur Serge TOFFALONI) fait parvenir au secrétaire général de la F.O.F. une longue lettre dans laquelle :
– « il reconnaît les droits acquis par certains ostéopathes non médecins, répondant à des critères de compétences et d’exercice à déterminer, sous conditions qu’ils acceptent de parfaire leur connaissance médicale de base par l’intermédiaire de structures d’enseignement à mettre en place. »
– « il réaffirme sa profonde conviction que le doctorat en médecine doit être, à l’avenir, la condition intangible à l’exercice de la médecine ostéopathique. »
– «il demande aux écoles d’ostéopathie de réserver leur enseignement aux médecins… »
Le 10 juillet 1985 a lieu une importante réunion à l’université de Bobigny à laquelle participent :
Le doyen P.CORNILLOT J.C HERNIOU G. SUEUR L. ISSARTELLE
représentant représentant représentant représentant
U.E.R. de Bobigny I.P.C.O. U.S.P.O. A.P.O./S.E.R.E.T.O.
- PEYRALADE R. PERRONNEAUD-FERRE J. PEYRIERE J.C LEBERTRE R.GODEFROY M.BOZZETTO J.ROCHEDREUX F.P BERTHENET A.RA TIO G.RICHY Docteur D.FELTESSE Docteur M.MAINGUY
représentant représentant représentant représentant représentant représentant représentant représentant représentant représentant représentant représentant
A.P.O./S.E.R.E.T.O. R.O.F. A.T.S.A. I.W.G.S.
I.W.G.S. A TMAN et la F.O.F. A TMAN A.F.D.O. A.F.D.O. A.F.D.O. S.N.M.O. S.N.M.O.
Beaucoup de questions. Pas de vraies réponses. Une fois de plus tout le monde se quitte sans avoir vraiment avancé ; chacun restant persuadé d’avoir raison. Le médecin estime posséder le « savoir » et un « monopole ». L’ostéopathe est sûr de sa certitude et prétend aussi avoir un « savoir » et veut obtenir le « monopole » de ce savoir et on lui rétorque que A.T.STILL était un médecin et qu’il est dans l’absolue logique que l’ostéopathe soit médecin.
La seule chose décidée à l’issue de cette soirée est la création d’une Académie d’Ostéopathie Internationale (A.O.I.).
Il faut se souvenir que Madame Georgina DUFOIX, Ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale, porte-parole du gouvernement, et à la demande de la Direction Générale de la Santé, a mis en place un groupe de réflexion et d’étude sur les médecines douces.
C’est au mois de juillet que se déroule comme prévu le jury international.
Cette année est encore marquée par une lettre de Maître Jean François LANG au directeur du Cabinet du Secrétaire d’État à la Santé et une autre de Marc BOZZETTO au nom de la F.O.F., à Madame Georgina DUFOIX. L’une et l’autre ont pour finalité d’exposer une fois de plus, la position de l’ostéopathie et des ostéopathes.
Ont lieu également « les entretiens de Monaco » organisés par ATMAN.
La S.E.R.E.T.O. est admise au sein de la F.O.F.
C’est aussi cette année là, que Jacques FORTIN M.D. et D.O. Canadien exerçant à Montréal désireux de fonder une école d’ostéopathie signe un accord avec Jean PEYRIERE aux termes duquel l’A.T.S.A. s’engage à former enseignants et professeurs pour une durée de 5 ans. Cette école portera le nom d’A.T.S.A. Québec.
À ce jour, quelques professeurs français se rendent encore régulièrement au Québec pour dispenser leur enseignement au sein de cette école devenue : Centre Ostéopathique du Québec (C.O.Q.).
1986 :
Le problème de la T.V.A. arrive à son terme. Le combat de Jean PEYRIERE se termine au Conseil d’État, lequel confirme la position légale de l’administration fiscale, à savoir que les ostéopathes sont assujettis à la T.V.A.
La F.O.F. et l’A.F.D.O. engagent des pourparlers avec l’administration afin d’obtenir des moratoires pour les années antérieures à 1986. C’est Patrick FEVAL, président de la commission juridique et fiscale qui a obtenu ce moratoire de la main même de Monsieur Alain JUPPE, Ministre du Budget.
Depuis le 6 janvier 1986, tous les ostéopathes règlent la T.V.A.
Au mois de juin se déroule comme à l’accoutumée le jury international.
Messieurs Marc BOZZETTO, Régis GODEFROY et Fernand-Paul BERTHENET sont reçus successivement :
– – –
le 9 juin au Ministère de l’Education Nationale le 13 juin au Ministère de Affaires Sociales le 3 juillet au Ministère de la Santé.
Le 8 octobre 1986 est un jour historique puisque Monsieur le Professeur Raymond VILLEY, Président de l’Ordre National des Médecins reçoit les représentants de la F.O.F. et de l’A.F.D.O.
Voici un résumé de ce que fût cette entrevue : Au début de l’entretien, Monsieur le Professeur R.VILLEY définit sa position en deux points essentiels :
– il n’entreprendra rien qui puisse aller à l’encontre de la Loi française. – gardien des institutions médicales, il mettra tout en œuvre contre le
charlatanisme.
Monsieur R.VILLEY ne fait pas d’objections quant aux initiatives qui pourraient exister dans le milieu hospitalier entre les chefs de service et les ostéopathes non médecins. Parallèlement, à l’université, il ne s’oppose pas au fait que les Directeurs d’Études désignent des ostéopathes non-médecins compétents aux fins d’enseignement.
Il s’oppose par contre, au fait qu’on puisse enseigner à des non-médecins.
Par ailleurs, Monsieur le Professeur R.VILLEY et la délégation d’ostéopathes professionnels tombent d’accord sur le fait que la mode actuelle qui consiste à mettre en valeur l’information au détriment de la formation, ne peut que favoriser le charlatanisme.
À choisir entre le système médical français et l’anglais, Monsieur le Professeur R.VILLEY serait peu enclin à choisir le système anglais.
A propos de la médiatisation et de la polémique actuelle entre médecins et non médecins quant à l’ostéopathie, Monsieur le Professeur R.VILLEY nous fait savoir qu’elle ne l’intéresse nullement et qu’il n’accorde aucun crédit à ce genre de procédé, ni pour une partie, ni pour l’autre.
Monsieur le Président R.VILLEY pense que les témoignages en faveur de la médecine ostéopathique, aussi sincères soient-ils, ne peuvent pas avoir de valeur représentative, mais peuvent par contre donner lieu à un usage spéculatif, conscient ou inconscient, et souhaite voir s’exprimer l’ostéopathie à travers l’observation honnête de cas traités qui puissent donner lieu à un raisonnement et une compréhension scientifiques tangibles.
Monsieur le Président R.VILLEY signale qu’il appartient aux Ministères de Tutelles de prendre les décisions sur le plan législatif pour que la démarginalisation des ostéopathes se fasse légalement.
Cette année a enregistré les demandes d’agrément au sein de la F.O.F. des collèges : – Collège Ostéopathique de Provence (C.O.P.) sous la direction de Michel COQUILLA T – A.C.M.O. sous la direction de Lionelle ISSARTEL.
1987 :
Au mois de mai s’ouvre la 2ème Convention Nationale des Ostéopathes dans laquelle s’insèrent les Assemblées Générales de la F.O.F. et du R.O.F. Cette dernière, qui a lieu le 22 mai, voit le renouvellement complet du bureau du R.O.F. Ainsi Serge MAJAL est élu Président et succède à R.PERRONNEAUD-FERRE qui, après deux mandats, a décidé de passer le témoin.
C’est au cours de cette convention que Régis GODEFROY au nom de la F.O.F., invite à la régionalisation de la représentation nationale pour que les décisions et actions régionales puissent monter au niveau fédéral d’où doit émaner l’exécutif national. Cela permettrait aussi aux ostéopathes d’une même région de se regrouper et ainsi de mieux se connaître.
Au mois de juin se déroule à Melun le jury international (devenu à prépondérance nationale plutôt qu’internationale).
Le conseil Fédéral de la F.O.F. se réunit le 25 juin. La réunion, présidée par Jean PEYRIERE, examine les demandes d’agrément du
– C.E.T.O.H.M. = Collège d’Enseignement Traditionnel de l’Ostéopathie Harold MAGOUN (LEHOUGRE, PEYRALADE, DRUELLE, TRICOT, GUILLAUME)
– A.C.O.R.E. (ANDRIEUX, ATTIA, REYBAUD).
C’est au cours de ce conseil fédéral de la F.O.F. du 25 juin 1987, que la Collégiale Académique est mise en place.
La Collégiale Académique (C.A.) représente, suivant sa propre définition, la direction des collèges d’ostéopathie agréés ou accrédités par la F.O.F., tandis que son comité technique décide de la pédagogie des collèges et des critères d’examen. L’examen devient national : c’est la fin du jury international.
Les membres composant la Collégiale Académique sont :
– ATMAN – A.T.SA. – C.E.T.O.H.M. – C.I.M.O.
M.BOZZETTO / F.GILLY (qui décèdera peu de temps après) A.GASSIER / J.P DESSAINT B.AUTET / D.LEHOUGRE J.P BARRAL / J.DESCOTES (Collège International de Médecine
Ostéopathique créé par BARRAL, DESCOTES, FEVAL et LIGNER)
– C.O.P. – I.W.G.S. – S.F.E.R.E.
M.COQUILLAT / J.GAY Y.LIGNON / M.ROQUES C. DEFRANCE / B.MINODIER
B.AUTET et M.COQUILLAT sont élus au Comité Directeur de la F.O.F. et M.COQUILLAT devient également le premier président de la Collégiale Académique.
À la demande de Madame le Ministre le Docteur Michèle BARZACH déléguée auprès du Ministre des Affaires Sociales et de l’Emploi, chargé de la Santé et de la Famille, un groupe de travail se penche sur les « Médecines parallèles ». Cette étude est confiée au Docteur S. DE SEZE.
Voici un extrait de la réponse ministérielle en date du 13 juillet 1987:
« Le ministre délégué …estimant que seules des études médicales complètes permettent de poser un diagnostic d’ensemble, de choisir la thérapeutique la mieux adaptée parmi les indications ou techniques efficaces et de mettre en œuvre ce traitement en disposant des connaissances nécessaires, le Gouvernement n’envisage pas actuellement de modifier cette législation ; les non médecins pratiquant les manipulations vertébrales font systématiquement l’objet de poursuites judiciaires pour exercice illégal de la médecine ; les tribunaux disposant dorénavant de moyens accrus pour faire respecter la compétence exclusive des médecins puisque la loi n°87-588 du 30 juillet 1987 aggrave les peines sanctionnant l’exercice illégal de la médecine; elle signale que préoccupée par l’existence et la multiplication de nombreuses écoles privées d’ostéopathie qui facilitent la pratique de l’exercice illégal de la médecine en dispensant un enseignement à des non médecins et en leur délivrant un diplôme d’ostéopathe, elle a attiré l’attention de Monsieur le Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Éducation Nationale, afin qu’une action puisse être menée à l’encontre de ces établissements. »1
Dans le même temps Jacques LACHANT, qui avait accepté la charge de la commission sociale au niveau de la F.O.F., élabore conjointement avec d’autres professions la «Convention Collective Nationale du Personnel des Cabinets et Etablissements d’Ostéopathie et du personnel des Cabinets et Etablissements de Chiropraxie et d’Etiopathie ».
Le 12 décembre 1987 a lieu l’Assemblée Constituante Nationale de la F.O.F. Les régions se sont organisées et tous les professionnels de France sont invités à s’exprimer. Les débats et les votes sont placés sous la responsabilité d’un huissier. C’est au cours de cette assemblée que la F.O.F. devient l’Union Fédérale des Ostéopathes de France : U.F.O.F., prévue pour devenir par la suite la seule association socioprofessionnelle.
1988 :
Cette année commence avec l’application par les tribunaux de l’aggravation des peines pour l’exercice illégal de la médecine.
1 R.PERRONNEAUD FERRE Les Dossiers de l’U.F.O.F. – septembre 1994
En janvier, le bureau de l’A.F.D.O. et celui de l’U.F.O.F. se rencontrent pour finaliser l’union envisagée, mais le protocole qui est signé n’aboutira pas et la fusion de ces deux associations n’aura finalement pas lieu.
En juin, l’examen a lieu à Lyon, pour la première fois il est officiellement « National » et géré par la Collégiale Académique.
Création d’un Groupe de Recherche et d’Étude en Médecine Manuelle Ostéopathique : G.R.E.M.M.O., qui a pour but de promouvoir l’approche médicale de la thérapeutique médicale ostéopathique. Son Président est le Docteur Yvan RADUSZINSKI.
1989 :
Depuis le 6 janvier 1986 les ostéopathes sont assujettis à la T.V.A. Pour éviter cette taxation, Guy ROULIER remet son diplôme de Masseur-Kinésithérapeute en préfecture (puisque les Masseurs-Kinésithérapeutes ne sont pas assujettis à la T.V.A.) et crée le Syndicat d’organisation de la profession d’Ostéopathe, diplômé d’état en Kinésithérapie : S.O.K. ; entraînant derrière lui certains confrères.
Certaines divergences se manifestent au sein de la Collégiale Académique. Elles amènent le départ du collège I.W.G.S. qui fait route parallèle et organise son propre examen en demandant au R.O.F. d’en contrôler le déroulement. Régis GODEFROY se tourne vers l’Europe et aide W.VANDENSCHRICK à créer le Registre Européen des Ostéopathes : R.E.O.
Les 6 et 7 octobre 1989 se déroule la 4ème Convention Nationale des Ostéopathes de France.
1990 :
Cette année se déroule le 4ème Congrès Européen et le 2ème Congrès International des ostéopathes.
L’examen National se déroule parfaitement sous l’égide de la Collégiale Académique et la supervision du R.O.F.
Le 17 septembre le S.N.M.O. (Syndicat National des Médecins Ostéopathes) assigne en justice le S.O.K. (Syndicat d’organisation de la profession d’Ostéopathe, diplômé d’état en Kinésithérapie) en demandant sa dissolution pour objet illicite.
1992 :
Disparitions brutales de Régis GODEFROY et de Lionelle ISSARTELLE révélée au public par son livre « l’Ostéopathie exactement ».
Le 14 août marque la reconnaissance sous la loi belge du Registre Européen des Ostéopathes : R.E.O.
Après un traitement ostéopathique, une conversation s’engage entre Monsieur Paul LANNOYE, Député Européen Belge du groupe des Verts, et Armand GERSANOIS ostéopathe, avec une idée maîtresse: établir la réglementation des médecines alternatives.
1993 :
Le 13 mai, A.GERSANOIS et les présidents des Associations ostéopathiques à savoir :
– – –
Christian MARC Serge MAJAL Marc BRISSAT A.F.D.O. R.O.F. U.F.O.F.sont réunis au Parlement Européen de Strasbourg pour l’élaboration d’un projet de loi européen sur l’ostéopathie.
Le 1er juillet est une date importante : c’est la reconnaissance en Grande-Bretagne des ostéopathes comme profession indépendante et spécifique. La Reine Elisabeth II d’Angleterre a signé l’acte de réglementation de l’ostéopathie. Ainsi pour la première fois dans l’histoire, l’ostéopathie devient une discipline clinique au même titre que la médecine et la dentisterie.
Le Registre des Ostéopathes Anglais (General Osteopathic Council = GOsC) est chargé d’évaluer les praticiens qui vont figurer sur la liste professionnelle et être les seuls habilités à porter le titre d’Ostéopathe au Royaume-Uni.
1994 :
Le projet de P.LANNOYE doit être proposé le 6 mai en séance plénière au Parlement de Strasbourg, mais le Professeur Léon SCHWARTZENBERG met tout en œuvre pour faire repousser le vote et y réussit car le projet n’est pas proposé.
En juin, Monsieur P.LANNOYE est réélu aux élections européennes et travaille sur un nouveau projet sur les médecines non conventionnelles.
L’I.W.G.S. France devient le Collège Ostéopathique Sutherland (C.O.S.).
L’A.R.E.D.O.E. (Association de Recherche et d’Études pour le Développement de l’Ostéopathie en Europe) est créée sous l’impulsion de J.P GUILLAUME dans le but de répondre au besoin de travaux de type scientifique aussi bien cliniques que fondamentaux en ostéopathie.
1995 :
Lancement de l’étude COFREMCA, enquête coûteuse, qui nécessite la participation des quatre associations à part égale (A.F.D.O. / C.A. / R.O.F. / U.F.O.F.). Cette enquête est proposée par Thierry MARCHAND, chargé de la communication à l’U.F.O.F. C’est un projet d’actualisation des données argumentaires de l’ostéopathie, avec enquête auprès d’un échantillon significatif de la population française.
Les différentes associations (A.F.D.O. / C.A. / R.O.F. / U.F.O.F.) ont décidés de se réunir régulièrement au sein de la Commission de Concertation Ostéopathique (C.C.O.) pour mettre en commun leur volonté et leur compétence pour l’organisation et la réglementation de la profession.
Le 30 mai 1995, l’Académie de Médecine adopte un rapport donnant un avis négatif à la reconnaissance d’une « activité d’ostéopathie » qui pourrait être accordée aux masseurs- kinésithérapeutes dans le cadre réglementaire de leur profession.
Le 3 juin 1995 correspond à la naissance de la Fédération des Registres Nationaux d’Ostéopathie : F.E.R.N.O. Les trois premiers pays fédérés sont : la Belgique, la France et les Pays-Bas.
1996 :
Lors de ses 203ème et 205ème session, le Conseil National de l’Ordre des Médecins a pris connaissance des travaux effectués par la commission d’étude sur la «médecine Manuelle (ostéopathie) » qui regroupait, avec des conseillers nationaux, des représentants de la profession (universitaires coordinateurs de diplômes universitaires, syndicats, sociétés savantes…).
Dans sa séance du 2 février, le Conseil National de l’Ordre des Médecins a pris position sur un certain nombre de points :
– l’arrêté du 6 janvier 1962 voit sa validité confirmée. – la dénomination de cette méthode a été très discutée, en particulier concernant le
terme « ostéopathie » qui est bien connu du public et habituellement utilisé. Il est apparu au Conseil National qu’il était souhaitable de retenir l’intitulé de «Médecine Manuelle (ostéopathie)», consacrant ainsi l’usage exclusivement médical de cette pratique parfois exercée par des personnes en situation illégale, puisque non-autorisées à exercer la médecine en France, et utilisant souvent des publicités abusives.
– la définition suivante a été adoptée : pratique qui prend en compte le diagnostic et le traitement de dysfonctions réversibles des éléments constituant l’appareil locomoteur et ostéo-articulaire et leurs conséquences.
– les patients doivent être largement informés de la nécessité de recourir à un médecin et des inconvénients éventuels de la méthode, qui peuvent être graves, lorsque le patient se confie à des mains non-médicales.
– tous les médecins, au cours de leur formation initiale, doivent être informés sur ces techniques et sur leur caractère strictement médical.
– les médecins qui pratiquent cette thérapeutique doivent recevoir une formation complémentaire spécifique ainsi qu’une formation médicale continue spécifique.
– la mention du D.I.U. de « Médecine Manuelle (ostéopathie) » créé pourrait être autorisée par le Conseil National de l’Ordre des Médecins sur les plaques et ordonnances.
– Dans l’intérêt des malades, les poursuites pour exercice illégal de la médecine des nombreux non-médecins qui exercent cette activité doivent être encouragées.
Il y a donc création d’un Diplôme Inter-Universitaire de « Médecine Manuelle- ostéopathie » enseigné sur deux ans, à la faculté de Bobigny se réservant le droit et l’exclusivité d’enseigner après le diplôme (D.I.U.), l’ostéopathie crânienne et viscérale sur un an. Seuls les titulaires du D.I.U. seront autorisés à mentionner cette orientation thérapeutique sur leurs ordonnanciers et seront reconnus comme médecins ostéopathes par l’Ordre des médecins.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins souhaite la mise en place du D.I.U. dans chacune des 14 facultés intéressées pour délivrer un diplôme ayant des objectifs identiques.
Par la suite, on observe que le programme de ces universités s’étalera sur deux ans au lieu des trois initialement instaurés par Bobigny.
Chapitre III – Historique de l’Ostéopathie en France
Le 13 décembre 1996: Décès de Paul GENY, un des premiers précurseurs de l’ostéopathie.
1997 :
Le 26 janvier 1997, s’est tenue à Rueil-Malmaison l’Assemblée Générale constitutive de l’Académie d’Ostéopathie de France (A.O.F.). Cette dernière concrétise une année de travail acharné de la part de volontaires bénévoles pour en élaborer les statuts. Ils font partie à ce jour des membres fondateurs de l’A.O.F.
Les deux premières académies qui existaient jusque là (A.O.C. et A.O.I.) disparaissent pour laisser place à la dernière créée, leurs membres rejoignant la nouvelle structure. Les membres du premier conseil d’administration de l’A.O.F. sont :
– – – –
Président : Vice-Président : Secrétaire : Trésorier :
François LAURENT Michel THOMAS Philippe GUERIN Patrick HORCHMAN
Au terme d’une longue bataille judiciaire, le 29 janvier 1997, la cour d’appel de Paris prononce la dissolution du S.O.K. (Syndicat d’organisation de la profession d’Ostéopathe, diplômé d’état en Kinésithérapie) traduit en justice par le S.N.M.O. (Syndicat National des Médecins Ostéopathes) en 1990.
Suite à cette dissolution, une nouvelle association loi 1901 sera créée avec les mêmes objectifs : le Syndicat National des Kinésithérapeutes Ostéopathistes (S.N.K.O.).
Le 7 février, la Commission des Affaires Juridiques et des Droits des Citoyens vote à l’unanimité « pour » le rapport LANNOYE sur le statut des médecines non- conventionnelles.
Le 27 février, la Commission de la Santé Publique et de la Protection des Consommateurs se prononce en faveur de ce même rapport: 21 voix «pour», 4 « contre », 2 abstentions.
Le 29 mai, le Parlement Européen, réuni en session plénière, à Bruxelles a adopté la résolution sur le statut des médecines non conventionnelles du député Paul LANNOYE : 152 voix « pour », 125 « contre », 28 abstentions. Ce statut de médecine non conventionnelle existe donc et le fait que l’ostéopathie en fasse partie montre qu’elle est considérée comme une discipline originale qui ne peut être associée à aucune profession existante déjà structurée.
L’association V.O.I.E. (Voie Ostéopathique Infantile Espoir) est créée en octobre par une ostéopathe D.O. MROF : Roselyne LALAUZE-POL. Cette association regroupe des médecins et des ostéopathes français avec pour but, de réaliser des missions humanitaires d’aide aux nouveau-nés et aux mamans dans des maternités au Vietnam.
Une délégation du C.C.O. (Commission de Concertation Ostéopathique) a été reçue le 12 décembre 1997 au Secrétariat d’État à la Santé par Madame DUX, conseillère technique de B.KOUCHNER Secrétaire d’État à la Santé, chargée du dossier des ostéopathes, en vue d’examiner les modalités d’un éventuel processus de réglementation, ceci dans le prolongement de l’entrevue obtenue le 31 juillet 1997 à son cabinet.
1998 :
Le 6 février, la Belgique dans le prolongement de la résolution LANNOYE, a décidé de légiférer en la matière et reconnaît ainsi l’ostéopathie en tant que profession strictement indépendante des autres disciplines médicales. Le Conseil d’État valide en février la position de l’administration (instruction du 22 septembre 1993) selon laquelle les masseurs kinésithérapeutes ne peuvent se prévaloir de l’exonération de T.V.A. pour les activités d’ostéopathie.
Le 12 juin, J.P DURET qui avait pris les fonctions de président du R.O.F. en début d’année, est emporté par la maladie.
En septembre, création d’un Diplôme d’Université d’Anatomie Appliquée à l’examen clinique et à l’imagerie ouvert aux ostéopathes D.O.MROF. Le Professeur C.VALLÉE et E.O RENARD, directeur du C.E.E.S.O. ont œuvré pour cet évènement. L’enseignement consiste en un module général et quatre modules anatomiques ; il se déroule à l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne.
Le 28 septembre, la C.C.O. (Commission de Concertation Ostéopathique) devient le Conseil National Représentatif des Ostéopathes de France (C.N.R.O.F.). Il se compose de cinq partenaires :
– l’A.O.F. (Académie d’Ostéopathie de France) – l’A.F.D.O. (Association Française pour la Défense des Ostéopathes) – la C.A.F. (Collégiale Académique de France) – le R.O.F. (Registre des Ostéopathes de France) – l’U.F.O.F. (Union Fédérale des Ostéopathes de France)
Le 1er octobre 1998, le label « Eur Ost D.O » (marque communautaire) est dûment enregistré au sein du marché intérieur. Il concerne tous les membres associés de la Fédération Européenne des Ostéopathes (F.E.O.). Ce titre permettra de reconnaître en Europe les ostéopathes disposant de critères de formation et d’exercice sécurisant pour le grand public. C’est un commentaire émanant du bureau de Madame BONINO, Commissaire à la Direction Générale de la Protection des Consommateurs auprès de la Commission Européenne.
En Europe, ce titre « Eur Ost D.O » sera accessible à tous les ostéopathes adhérents aux associations membres de la Fédération Européenne des Ostéopathes (F.E.O.). Ce logo fait référence a des critères de qualité et d’exercice de l’ostéopathie en Europe. Pour la France, l’association membre et représentative est le R.O.F.
En décembre 1998, la nouvelle convention liant les généralistes à la Sécurité Sociale exclut strictement de sa nomenclature l’acte de « Médecine Manuelle-Ostéopathie » (article 1-6). Cette décision ne facilite pas l’exercice des médecins, mais elle les rapproche – du point de vue financier uniquement – des ostéopathes non-médecins.
1999 :
Le 5 mars a lieu la première manifestation scientifique et publique de la profession à Toulouse. C’est le symposium sur l’ostéopathie. Pour cette première, une journée de travail et de réflexion sur les pathologies et les traitements du nourrisson est organisée par le C.R.O.S. (Centre de Recherche en Sciences Ostéopathiques) et l’A.O.F. (Académie d’Ostéopathie de France). Cette journée se déroule sous la Présidence du Professeur J.P RELIER, chef du service de néonatologie à l’hôpital Cochin de Paris.
Pour respecter une dimension Fédérative Internationale conseillée par les services de la Commission Européenne, et dans un souci de plus large ouverture, en concordance avec le dépôt « Eur Ost D.O », le R.E.O. (Registre Européen des ostéopathes), réuni en Assemblée Générale Extraordinaire à Bruxelles le 17 avril, a décidé à l’unanimité d’adopter le sigle F.E.O. : Fédération Européenne des Ostéopathes.
Elle regroupe les registres de huit états membres (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Grèce, Italie, Luxembourg et Portugal) et son président est A.GERSANOIS D.O.MROF. Un ostéopathe n’adhère pas individuellement à la F.E.O. ; il doit appartenir au Registre de son pays membre.
Ainsi pour les Français, seuls les D.O.MROF sont représentés à la F.E.O.
Le rôle de la F.E.O. est d’harmoniser la formation et la pratique de l’ostéopathie en Europe et d’agir auprès des différentes institutions européennes pour que la profession d’ostéopathe soit réglementée le plus uniformément possible dans chaque état européen.
Lors d’une session plénière du Conseil de l’Europe à Strasbourg, la Commission des questions Sociales de la Santé et de la Famille a adopté une résolution sur le statut des médecines non conventionnelles. Cette résolution allant dans le même sens que la Résolution LANNOYE adoptée par le Parlement Européen, confirme le désir des Nations Européennes de légaliser l’Ostéopathie en tant que profession de santé indépendante et autonome.
La F.E.O. (Fédération Européenne des Ostéopathes) a été admise à l’unanimité comme membre actif du C.E.P.L.I.S. (Conseil Européen des Professions Libérales Indépendantes et Scientifiques) lors de son Assemblée Générale à Bruxelles, au siège du Comité Economique et Social.
Le C.E.P.L.I.S. est le partenaire permanent, unique et privilégié des Institutions Européennes pour tout problème concernant les professions libérales européennes. Il représente quatre millions de libéraux.
Du fait de l’adhésion de la F.E.O. au C.E.P.L.I.S., les ostéopathes ont ainsi accès officiellement aux institutions Européennes et bénéficient d’une voix au même titre que les médecins.
Le 22 avril 1999, le sénat belge adopte par 46 voix « pour » et 12 abstentions, le projet de réglementation de l’ostéopathie du Ministre de la Santé Publique Marcel COLLA, faisant de cette discipline une profession indépendante et spécifique.
Au mois de juillet, une lettre du Professeur Guy NICOLAS accompagnée d’une lettre de mission de Monsieur Bernard KOUCHNER, Secrétaire d’État à la Santé et à l’Action Sociale convie Daniel SIRIEIX, Président du R.O.F. à un groupe de travail sur les pratiques ostéopathiques et chiropratiques. Autour de cette table de discussion sont conviés : kinésithérapeutes, ostéo-kinés, médecins (invités mais absents)…
Le 10 novembre, s’est tenue une seconde réunion du groupe de travail sur la réglementation de l’ostéopathie au Secrétariat de la Santé sous la présidence du Professeur Guy NICOLAS. Étaient présents, hormis A.GERSANOIS représentant du C.N.R.O.F. :
– Monsieur GLORION, Président du Conseil de l’Ordre des Médecins – Monsieur VAUTRAVERS, Professeur à la Faculté de Strasbourg, coordinateur
du D.I.U. – Monsieur GARCIA, Président du S.N.M.O.F. – Monsieur LEYMARIE, pour le S.N.M.O.
– Monsieur FISCHER, pour la F.E.S.O. (Fédération Européenne des Syndicats et Associations oeuvrant pour la profession d’Ostéopathe) à la place de Monsieur ROULIER indisponible
– Monsieur FARAUT, Président du S.N.K.O. – Monsieur LAPOUMEROULIE, Responsable de l’enseignement de l’O.N.R.E.K.
représentant les kinésithérapeutes du S.N.M.K.R. (Syndicat National des
Masseurs-Kinésithérapeutes Ré éducateurs) – Monsieur DUCROS, représentant les kinésithérapeutes de la F.F.M.K.R.
(Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs) – Monsieur PARNY, Président des Chiropraticiens
Le but du Ministère était d’obtenir une définition du minimum exigible pour une reconnaissance de la pratique ostéopathique. Un tour de table a permis à chaque groupe de s’exprimer sur le sujet de l’enseignement.
La troisième réunion s’est tenu le 15 décembre 1999 en présence des mêmes partenaires. En plus des préoccupations concernant l’enseignement, un autre sujet fut inscrit à l’ordre du jour : celui de la démographie professionnelle.
Le Professeur NICOLAS n’a pas alors fixé de nouvelle échéance et a informé qu’il remettrait au printemps un document de synthèse des trois séances du groupe de travail à Dominique GILLOT, Secrétaire d’État à la Santé.
2000 :
En février, le projet de référentiel présenté par le R.O.F. est accepté par le C.N.R.O.F. ; c’est une première étape de la démarche vers l’accréditation. Ce référentiel est destiné à définir le cadre de la formation à la profession d’ostéopathe. Sa réalisation répond à une demande des professionnels ostéopathes pour confirmer aux Pouvoirs Publics les garanties apportées aux patients dans le cadre de leurs traitements. La conduite des travaux du référentiel a été confiée au R.O.F. lors de la réunion plénière du C.N.R.O.F. qui s’est déroulée le 15 janvier 2000.
Les objectifs de ce référentiel sont : – permettre une identification des compétences requises à l’exercice de la
profession d’ostéopathe, en instituant le D.O.MROF comme unique autorisation
d’exercice. – étalonner les compétences professionnelles théoriques et pratiques à intégrer dans
l’enseignement des collèges. Mettre en place les moyens d’en valider la maîtrise
et l’acquisition. Afin de valider le sérieux et l’objectivité de ce travail, un consultant extérieur (AdécQ Conseil) a été contacté.
Le 10 janvier, la Fédération Européenne des Ostéopathes (F.E.O.) est l’association référencée par la Commission Européenne, qui comprend en son sein un département de recherche (A.R.E.D.O.E.-Académie d’Ostéopathie de France). Un dossier récent a été accepté par la Commission Européenne avec la possibilité d’attribution de crédits pour la recherche en ostéopathie.
Le 9 mai 2000 correspond à la clôture de l’enregistrement des ostéopathes britanniques au General Osteopathic Council (GOsC). L’évaluation des praticiens pour figurer sur la liste professionnelle du GOsC. et être les seuls habilités à porter le titre d’ostéopathe au Royaume Uni est maintenant terminée.
Le nombre exact d’ostéopathes inscrits en Grande Bretagne est 2077 dont 49 médecins.
Le 23 juin 2000, le Président de la F.E.O., A.GERSANOIS, est élu au Comité Exécutif du C.E.P.L.I.S.
Le 25 novembre, une convention est signée entre le R.O.F. et le R.O.I. (Registre des Ostéopathes Italiens) régularisant la circulation des professionnels et des enseignants entre les deux pays.
En décembre, le Registre des Ostéopathes de France est assigné en justice par le S.N.M.O. qui demande sa dissolution pour caractère illicite de l’objet du R.O.F.
2001 :
Une opération «Cartes Premier Ministre» est organisée par le R.O.F. Ces cartes, revendiquant le droit fondamental à choisir sa thérapeutique et le soutien aux ostéopathes D.O.MROF en vue de la réglementation de l’ostéopathie, sont mises à disposition des patients pour qu’ils puissent y apposer leur signature et leurs coordonnées.
Celles-ci, ensuite regroupées, seront envoyées en masse au Premier Ministre et au Ministère de la Santé.
Le 19 janvier, Elisabeth TISSOT et Daniel SIRIEIX, respectivement trésorier et président du R.O.F., rencontrent le Professeur Yves MATILLON, Directeur général de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (A.N.A.E.S.) dans le but de présenter le C.N.R.O.F. et les instances qui le composent ainsi que le référentiel.
Le 2 février, une rencontre est organisée entre Dominique MARTIN, conseiller technique auprès du Ministre de la Santé, Edouard Olivier RENARD D.O.MROF et Christian MARC
D.O.MROF. Le motif de cette rencontre est la présentation, la prise de contact et l’information sur l’évolution du dossier concernant une éventuelle réglementation de l’exercice de la profession.
Le 16 février 2001, le R.O.F. rencontre à Bordeaux Simon FIELDING (Chairman du GosC). Le GosC est désireux d’aider à la reconnaissance de la profession en France. En Grande-Bretagne ne peuvent exercer et prétendre au titre d’ostéopathe que les praticiens inscrits au GosC. Fort de leur expérience et de leur réussite, leur Président, Simon FIELDING, sensibilise le R.O.F. sur l’approche anglaise pour la reconnaissance, et sur leur méthodologie d’action.
Le 22 février 2001, trois représentants du C.N.R.O.F. rencontrent Madame CREHANGE, chargée de mission à la délégation interministérielle aux professions libérales auprès du Premier Ministre, dans le but de présenter la profession, le C.N.R.O.F., les instances qui le composent ainsi que le référentiel.
Le 18 mai, une nouvelle rencontre a lieu avec Dominique MARTIN, conseiller technique auprès du Ministre de la Santé. Le président de la F.E.O., A.GERSANOIS, le président du R.O.F ., D. SIRIEIX, le président de l’A.F.D.O., M.ROBINE et un représentant de la C.A.F., E.O. RENARD lui remettent le mémo suivant :
MEMO DESTINE AU MINISTERE DE LA SANTE (Paris le 18/05/01)
« Les Ostéopathes membres du Registre des Ostéopathes de France ont pris acte de la volonté des pouvoirs publics suite à la lettre de Bernard KOUCHNER en juillet 1999 de mettre en place un groupe de travail afin de trouver ensemble les dispositions qui pourraient être retenues pour la légalisation de notre art. Toutefois, il apparaît que des dispositions de subordination pourraient être proposées, voir ratifiées et notre soucis est d’éclairer les personnes en charge de ce dossier sur la faisabilité ou non de certaines options.
Tout d’abord, il est nécessaire de faire un bref historique.
Le Registre des Ostéopathes de France a été créé en 1981 afin d’identifier tous les professionnels revendiquant l’Ostéopathie. En 1988, fut créée la Collégiale Académique de France, organisme fédérateur des établissements accrédités afin de proposer un seul et unique Diplôme national. Les Ostéopathes ont dans un souci de transparence mis en place toute une série de procédures qualitatives et quantitatives d’éducation et d’évaluation qui ont abouti, suite au courrier de Monsieur KOUCHNER, à l’élaboration d’un référentiel d’enseignement qui fixe précisément les pré-requis nécessaires ainsi que les établissements accrédités selon les normes établies par les juridictions de tutelle (Education Nationale).
Depuis 1991, il a été confirmé par les instances représentatives de la profession ostéopathe D.O.MROF la validation d’un cursus de type universitaire s’adressant à des bacheliers. Ce cursus est de 5000 heures de cours sur une période de 6 ans selon les recommandations de l’O.M.S. concernant les disciplines de santé pour être titulaire d’un diplôme à haut niveau de responsabilité mais à compétences spécifiques. Il y a actuellement 6 établissements pleins temps qui sont aux normes de ce référentiel d’une part, mais il a été mis en place un système de réflexion d’ensemble avec tous les pays européens et outre atlantique dont l’ostéopathie jouit d’une reconnaissance et d’une autonomie d’exercice.
Ce référentiel est destiné à définir le cadre de la formation de la profession ostéopathe. Il a été conçu pour répondre et confirmer aux pouvoirs publics que toutes les garanties de sécurité sont apportées aux patients dans le cadre de leurs traitements.
Nous possédons des éléments partiels des options retenues par les pouvoirs publics et il est de notre devoir de connaître précisément ces options afin de s’assurer qu’elles sont en adéquation avec l’exercice de notre profession.
Cela amène de notre part à faire des commentaires sur le volet diagnostic :
Au cours des études d’ostéopathie, les objectifs spécifiques de l’enseignement des matières fondamentales et médicales sont d’assurer une connaissance parfaite du fonctionnement normal de l’organisme (anatomie, physiologie) ainsi qu’une connaissance avancée de la sémiologie et pathologie médico-chirurgicale pour fournir aux futurs ostéopathes les conditions indispensables garantissant à leurs futurs patients les soins les plus appropriés et les plus sûrs. »
Depuis cette date, l’actualité de la profession reste toujours chargée ; les démarches pour une réglementation plus précise se poursuivent encore mais ont, à ce jour, pu aboutir à divers textes de loi qui font de notre profession une profession reconnue, protégée, intégrée au système de santé partout où les médecins font preuve d’ouverture d’esprit, le tout uniquement pour le bien des malades.
Encore beaucoup de choses sont à faire pour, qu’enfin, l’Ostéopathie soit une seule et unique profession, exercée uniquement par des Ostéopathes D.O.exclusifs, Ostéopathes formés dans des écoles dignes de ce nom, pourquoi pas en collaboration avec les facultés de Médecine, pour une durée de formation de 6, voir 7 années, nous militons pour la création d’un numérus-clausus, aussi bien pour les écoles que pour les élèves diplômés etc etc. La bataille continue…